La porteuse de mots, de Anne Pouget, chez Casterman **
Paris, Moyen-Âge, aux alentours de l'an 1500, l'histoire de Pernelle se déroule sur deux années, elle a 13 ans et demi quand le récit débute.
Pernelle est porteuse d'eau, sa famille est très modeste. Son père qui travaille les pieds dans la Seine se retrouve très malade. Sa mère fabrique des potions et son frère démantèle des bateaux sur le fleuve. Au hasard d'une de ses ventes d'eau fraîche, elle va rencontrer un jeune étudiant italien, Enzo, a qui elle fait part de son désir d'apprendre à lire et à écrire. Le jeune homme va donc lui faire découvrir la lecture , quelques minutes chaque jour...
Quelques temps après la mort de son père, sa mère sera accusée de sorcellerie par une voisine, avec pour preuve que son fils a les yeux vairons ! Le procès sera ajourné faute de preuves tangibles, mais les nombreux soutiens de Pernelle, parmi les lettrés qui sont ses clients, vont conduire la jeune fille et son frère jusqu'à Venise, pour enfin innocenter leur mère.
A travers l'univers des mots et de la lecture, Anne Pouget nous transporte aussi dans le monde de l'imprimerie, et notamment de la révolution qu'apporta Aldo Manuzio, qui, décidément, inspire nombre d'écrivains en ce moment ! En effet, cet illustre imprimeur, que je ne connaissais pas, m'apparaît deux fois en moins de trois semaines dans un roman (il est également à l'origine de l'intrigue de "M. Pénombre".
Une belle histoire sur l'émancipation et le désir d'aller de l'avant, au Moyen-âge...