La fleur au fusil, de Yves Pinguilly, chez Oskar éditeur ***
Une petite histoire de notre grande Histoire... Celle d'Adrien, paysan breton, 22 ans, au service militaire en 1914, qui revient chez lui en cet été, pour commencer les moissons lors d'une permission. Depuis un mois, les rumeurs vont bon train concernant une guerre prochaine, et malgré les craintes, beaucoup n'y croient pas.
Pourtant la permission d'Adrien sera écourtée, il va partir au front... laissant son amoureuse, Marguerite, ses parents, son parrain qui vient de lui offrir un superbe vélo, et le Tour de France qui vient de passer en Bretagne... Une émouvante histoire de 65 pages à la fin desquelles, j'ai versé quelques larmes.
Mon propre grand-père est né en 1894 (oui, oui, mon grand-père, pas mon arrière...!), il avait presque 50 ans quand ma mère est née en 1942, neuvième de 10 enfants. Il avait 70 ans à ma naissance, et il est mort quand j'avais 8 ans. Je me souviens de lui, nous attendant sous le noyer dans son jardin, passé la haie de buis... Il était parti au front à 20 ans, en est revenu à 24 et s'est marié à 26 ans avec ma grand-mère qui n'en avait que 16 ! Je n'ai appris qu'à l'école le destin de ces hommes-là, dont 50 % seulement de l'année 1894 sont revenus vivants, et dans quel état. Mon grand-père asthmatique, gazé dans les tranchées, et un grand-oncle amputé d'une jambe et de la moitié de l'autre... Adrien n'a pas eu cette chance.
Alors donc peut-être que je ne suis pas objective, parce que cette époque de l'Histoire trouve trop d'écho en moi, mais ce court récit à le mérite de parler des gens simples et de faits qui dans chaque famille ont été des tragédies... Un devoir de mémoire...